Dans l’histoire du basket-ball, certains records semblent destinés à rester gravés à jamais dans le marbre. Parmi eux, un exploit défie non seulement les limites humaines, mais aussi la logique même du jeu : en 1961-62, Wilt Chamberlain a réalisé l’impensable en jouant en moyenne 48,5 minutes par match sur une saison entière. Un record d’autant plus stupéfiant qu’un match de NBA ne dure que… 48 minutes !
L’énigme des 48,5 minutes : comment a-t-il pu battre le timer ?!
Cette statistique surréaliste s’explique par un fait extraordinaire : pendant 47 matchs consécutifs, Chamberlain n’a jamais quitté le terrain. Pas une seule seconde de repos. Les prolongations de certaines rencontres ont fait grimper sa moyenne au-delà de la durée réglementaire d’un match.
Voir aussi : notre infographie sur la domination de Wemby aux contres en NBA (saison 23-24)
Les années 60 : quand les surhumains dominaient le basket
Dans les années 60, le basket-ball vivait une autre réalité :
- Les équipes comptaient moins de joueurs sur leur roster (donc moins de changements) ;
- Le rythme de jeu était moins intense qu’aujourd’hui ;
- La notion de « load management » n’existait pas ;
- Les voyages étaient moins fréquents ;
On pourra arguer aussi que Wilt Chamberlain était une incroyable force de la nature, qui a roulé sur la NBA pendant plus d’une décennie. Regardez cette archive de 1977 : Schwarzenegger semble être un nabot à côté de Chamberlain !
Arnold Schwarzenegger, Hugh Hefner, and Wilt Chamberlain at the Playboy Mansion, 1977. pic.twitter.com/UkIjbLvCyd
— History Defined (@historydefined) November 4, 2024
Pourquoi même LeBron James ne pourra jamais approcher ce record
Plusieurs facteurs rendent ce record intouchable dans le basket moderne :
- La gestion de la charge physique : Les équipes modernes préservent leurs stars pour les playoffs
- L’intensité du jeu actuel : Le rythme effréné d’aujourd’hui rend impossible de jouer sans repos
- Les rotations d’équipe : Les coachs utilisent leur banc de manière stratégique
- La prévention des blessures : La science du sport a démontré l’importance du repos
Ces stars modernes qui ont essayé… et échoué
Même les joueurs les plus endurants de notre époque restent loin, très loin du compte. Allen Iverson, surnommé « The Answer », a culminé à 43,7 minutes par match en 2001-02. LeBron James, pourtant connu pour sa longévité, n’a jamais dépassé les 42,4 minutes en moyenne. Et c’est déjà énorme !
Les meilleurs joueurs actuels plafonnent à 37 à 39 minutes maximum par match. Sur la saison 2024-25 (en cours), c’est Tyrese Maxey (Philadelphie Sixers) qui culmine tout en haut du classement, avec 39,7 minutes par match en moyenne. Bien loin de Wilt, donc…
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L’histoire d’un record qui restera à jamais imbattable
Si certains records de points ou de rebonds pourraient théoriquement être approchés avec l’évolution du jeu, celui des minutes jouées restera à jamais comme le témoignage d’une époque révolue. Une époque où un athlète hors normes pouvait repousser les limites du possible, nuit après nuit, sans jamais faiblir. A moins que les matchs NBA ne durent plus longtemps à l’avenir ? Cela semble très peu probable…
Cette performance surhumaine nous rappelle pourquoi Wilt Chamberlain n’était pas surnommé « The Big Dipper » pour rien – il évoluait simplement dans une autre dimension. Dans une ère où le load management est devenu la norme (coucou Joël) et où les stars reposent régulièrement, voir un joueur ne jamais quitter le terrain pendant 47 matchs consécutifs relève désormais de la pure science-fiction.
Basketteur de moins d’1m80, je prends la plume pour parler basket, cyclisme ou football. Je ne crie pas « Go Spurs Go » mais je suis Wemby de près. Et tant pis pour mes Trail Blazers qui végètent à l’Ouest…